Psychologie, développement cognitif, équilibre mécanique, balance, levier, raisonnement, physique naive, règles d'inférences, loi des moments, enfant, adolescent, inférence, compatibilité, décidabilité, indécidabilité
Thèmes de recherches:
Titre de la thèse : Équilibre mécanique et raisonnement : Approche développementale de l'enfant à l'adulte
Notre recherche s’inscrit dans le champ de la psychologie cognitive développementale et porte sur le raisonnement dans le cadre de l’équilibre mécanique. Elle se situe à la croisée des travaux de Siegler (1978, 1982), Crépault (1980, 1989),et Jamet (1997) dont elle s’inspire.Notre objectif est d’identifier les mécanismes de raisonnement sous-jacents à larésolution de problèmes portant sur l’équilibre mécanique (l’équilibre de la balance). La première originalité de notre travail est d’étudier à la fois des situations décidables, c’est-à-dire où une et une seule réponse est possible, et des situations indécidables où trois réponses sont possibles. Nous avons présenté une épreuve d’inférence : nous donnons deux informations, le sujet doit trouver la troisième et une épreuve de compatibilité : où le sujet doit juger si les trois propositions sont compatibles entre elles.
L’étude du raisonnement dans le domaine de lamécanique a été initiée par Piaget et poursuivie par de nombreux auteurs piagétiens, et néo-piagétiens. Toutes ces recherches ont en commun, entre autres, deux caractéristiques ; d’une part, elles recourent à un dispositif physique et d’autre part elles proposent des problèmes quantitatifs (numériques). Ces recherches sont disertes tant sur les processus inférentiels mobilisés lors de la résolution de situations indécidables que sur l’acceptation par les sujets des propositions décrivant différents états de la balance (compatibilité).
Crépault (1980, 1988, 1994) a étudié l’indécidabilité et les jugements de compatibilité dans le cadre du raisonnement temporel à l’aide d’énoncés hypothétiques, c’est-à-dire des phrases et non pas un dispositif physique. Nous nous proposons de reprendre ce paradigme et de l’appliquer à l’équilibre mécanique. L’équilibre mécanique comporte trois dimensions : le poids, la distance et l’état de la balance (équilibre ou déséquilibre). Six situations sont, du point de vue logique, indécidables. Elles se caractérisent par des couples du type : « plus de distance moins de poids » ou « moins de poids plus de distance » ou « moins de poids et fléau en haut » ou « plus de poids et fléau en bas » ou « moins de distance fléau en haut » ou « plus de distance et fléau en bas ». Nous communiquons aux sujets deux informations, par exemple : une sur le poids et l’autre sur la distance et il déduit la troisième : l’état d’équilibre, ou de déséquilibre. Pour apprécier la qualité du jugement de compatibilité, nous soumettons aux sujets trois phrases, une par dimension et le sujet indique si les trois phrases sont compatibles.
La seconde originalité de notre recherche est qu’elle s’intéresse à la résolution de problèmes présentés à la fois sous une forme verbale ou hypothétiqueet sous une forme numérique.
Quatre épreuves ont été réalisées avec des sujets âgés de 7 à 59 ans.
Deux de ces épreuves portent uniquement sur un matériel verbal (des énoncés hypothétiques), une uniquement sur un matériel numérique et une dernière à la fois sur un matériel numérique et sur un matériel non numérique. Les deux premières expériences comportent chacune une épreuve d’inférence et une épreuve de compatibilité.
L’épreuve d’inférence consiste, par exemple,à demander d’inférer une troisième proposition à partir des deux propositions ci-contre : P1 plus de poids à droite ; P2 moins de distance à droite.
L’épreuve de compatibilité consiste à leur demander de dire, par exemple, si les trois propositions ci-contre (P1 plus de poids à droite ; P2 moins de distance à droite ; P3 la balance est en équilibre horyzontal) sont compatibles ou non, autrement dit, si elles correspondent à une situation réelle réalisable à l’aide de la balance.
Nous cherchons à montrer qu’il existe des relations privilégiées entre les dimensions intervenant dans l’équilibre mécanique (équilibre d’une balance) : le poids, la distance et la position du fléau.
Nous examinons également la manière dont le sujet se déplace d’un universde connaissances à l’autre entre les trois univers possibles: « Univers Poids », « Univers Distance » et « Univers Etat de la balance ».
Nous postulons l’existence de trois règles que les sujets utilisent pour résoudre ce type de problèmes: la règle poids, la règle distance et la règle de compensation
Les premiersrésultats de nos analysesmontrent :
Qu’il existe une prégnance de la dimension Poids par rapport aux deux autres dimensions
Que la réussite des problèmes indécidables dépend de l’âge du sujet et qu’ils sont réussis par un pourcentage très faible de sujets.
D’autres traitements statistiques en cours nous permettront de mettre en évidence l’existence des règles postulées.Un modèle cognitif de résolution des problèmes de l’équilibre mécanique est en cours d’élaboration. Il nous permettra derendre compte du comportement des sujets en situation de problèmes dans le cadre de l’équilibre de la balance.
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Date de création : 03/11/2009 @ 20:34
Dernière modification : 03/11/2009 @ 20:52
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